Paule Sur Mes Epaules
Paule,
Dis-moi, tu veux grimper
Sur mes épaules
Bien agrippée ?
Tu verras la vue
Qu'on a de là-haut :
Le soleil d'la rue
Les fleurs du coteau.
Ah dis-moi, Paule,
Je n'connais rien de mieux
Sur mes épaules,
Fardeau joyeux,
Que ton corps, souple et fort,
Que je porte sans effort,
Tandis qu'toi, Paule,
Tu regarde le décor.
Paule,
Tu vois ce cerisier
Comme il est drôle
Route de Béziers
Que fait-il, ici,
Perdu dans les vignes ?
Vois ses branches roussies
Qui nous font des signes.
Allons-y, Paule
Cueillir ses fruits vermeils,
A tour de rôle,
Rien de pareil
N''est plus doux
Et je sais
Ce que j'prendrai
Au cerisier,
De tes épaules,
Ce sera un baiser.
Paule,
Dis-moi tu veux sauter
De mes épaules ?
Tout à côté,
Il y a là, un pré
Qu'on peut voir de près
Quand nos coeurs sont prêts
Nous verrons bien après.
Ah dis-moi, Paule,
Blottis-toi contre moi
Et ce vieux saule
Nous abritera.
C'est bien mieux d'être venu ici sans ta bicyclette.
Oh ma p'tite Paule, je crois que j'perds la tête !
Rêves,
Rêves d'un grand garçon
Rempli de sève,
Rêves pollissons !
Il s'appelle Fernand,
Il a un drôle d'air,
Un air de seize ans,
Un air d'cours secondaire.
Tandis que Paule
Rêve de son côté
Que des épaules
Vont la porter.
Mais timides, béguéyants
Ils diront en se voyant
Ce soir tout bas :
"Bonjour comment ça va ?"
Ce soir tout bas ;
"Bonjour comment ça va ?"
Mais j'suis sûr qu'un jour, ils n'en resteront pas là !
Ah ah, ceux-là !
