Par les temps qui courent


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Par les temps qui courent, toute bête brute
demande de l'amour, et chacune trouve son couple:
j'entends bramer dans le bois le cerf sauvage
et son braiment est considéré comme un doux chant;
les hérons et les corbeaux ont une mélodie telle
qu'elle rend amoureux leurs semblables, qui s'y délectent.
Ainsi le rossignol éprouve du chagrin
si son chant effraye sa bien-aimée.
Donc, si je me plains, ma plainte est due
au fait de voir aimés ceux qui ne savent pas aimer
et de voir que le grossier est considéré apte:
l'amour fait qu'on ne sache plus le reconnaître.
Et d'ici me vient ma pieuse complainte,
car la désaffection aveugle ma dame,
elle ne voit pas le serviteur qui l'adore
ni veut penser combien il l'aime et comment est son amour.
Pas comme celui qui a perdu son bien
tout en le risquant pour tenter de gagner encore plus,
j'ai délibéré, en vous aimant, que vous vouliez m'aimer:
je ne suis pas arrivé en amour.
Je me trouve tout nu, vêtu d'une épaisse étoffe:
ma volonté, amour l'a en gage
et ce qui fait endolorir mon coeur
c'est qu'il ne voit pas mon besoin, qui est grand.
Lys parmi les chardons, je chasse la cigogne avec des milans
et le lièvre coureur avec le roquet:
chacun d'eux peut donc vivre tranquille dans le monde
alors que ma frêle poitrine chante un chant de mort.


Autor(es): Ausiàs March, Raimon

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