Anne Sylvestre

Bergerade


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C'était une bergeradequi commençait ainsi,un peu comme une charadeet vraiment sans souci,sans souci ni de la rimeni d'aucune saison,comme ces amours qu'on mimesans beaucoup d'oraison.
Donne-moi ton cœur,
Louisette,donne-moi ton cœur!
Et puis donne-moi le reste,n'aie pas peur!
Le décor était champêtre,il y avait des moutonssur un grand pré d'herbe verte,un ruisseau tout au fond.
Pour la morale j'espèrequ'il faisait un peu noir,car bien souvent on tolèrece que l'on ne peut voir.
Je suppose que
Louisettepossédait mollet rond,et que son gentil poèteétait joli garçon.
Je crois bien que leur histoirene dura qu'un été,à peine le temps d'y boire,oui, le temps d'y goûter.
Si vous connaissez
Louisette,vous pensez sûrementqu'une telle historiettene méritait pas tant.
Pour moi, c'est une bergèrequi me la raconta,qui de son père et sa mèrene connaissait que ça.