Au cœur de mes silences


Au cœur de mes silences, bien souvent je m'avance
Sans savoir où je vais, j'erre et puis je me tais
Je fais le vide en moi, et soudain ressurgit
Ce qui, un jour, a fui, maltraité par la vie

Le monde n'est que bruit, ce bruit qui m'assourdit
"Bouche-toi les oreilles, sens ce nouveau réveil
Retrouve-toi enfin, pour un plaisir sans fin
Accorde-toi une pause, c'est la meilleure, des choses"

Je m'installe au jardin, devant un verre de vin
Coule, ô fruit de la treille! Ma gorge s'émerveille
J'allume une bougie
La flamme luit et vacille
Elle est cette espérance, une nouvelle chance

Je repense au passé, trop souvent galvaudé
Où sont mes idéaux? Victimes de mon ego?
Des slogans à la mode? Et cette mort qui rôde
Perdue, cette jeunesse? Il faut que cela cesse

Avant qu'on ne m'enterre, mon corps six pieds sous terre
Je veux respirer l'air, fuir la vie délétère
Mes idéaux d'alors doivent retrouver le port
Ce lien qui m'attache au moi profond sans tache

Ma parole se libère
Et je me désaltère
De l'eau pure du torrent et des vrais sentiments
Ma soif de liberté
Pour laquelle je suis né
S'étanche de justice, sans fard, sans artifice

Et la fraternité qui jamais n'a cessé
De m'être essentielle, me fait toucher le ciel
Le calme m'envahit, je retrouve qui je suis
Je garde ces repères car sans eux, je me perds

Ami, veux tu m'aider à voir clair dans ma vie?
Toi aussi, mon amie sans cesse à mes côtés?
Car cette vie rêvée, un beau jour envolé
M'a laissé comme un vide, quand s'annoncent les rides

Le temps est un bourreau
La mort porte une faux
Les minutes s'égrènent et nous sommes à la peine
Au cœur de mes silences
Bien souvent je m'avance
Sans savoir où je vais
J'erre et puis je me tais


Autor(es): Pascal Giordano, Guy Carpiaux