
Dil
Quattends-tu, mon frère, fleuri de vieillesse,
Tout alourdi des chimères du monde?
Tes rires sont épuisés, et tes sourires,
Ont une teinte décisive de noyade.
Quattends-tu, dans la chute des espoirs?
Toi qui des soleils voulait connaitre les brûlures,
Des anges peser le fardeau,
Des larmes entendre les moindres fracas.
Toi qui croyait pouvoir extirper de la terre
Les filons dor qui strient les robes du ciel.
Toi qui croyait que ton cur, par les naufrages,
Pourrait se jeter du haut des lunes
Jusque dans les aubes grandissantes,
Échappant à tous les vertiges.
Quattends-tu
Le temps de ne plus y croire?
Alors, tombe, ton amour est sans fin,
Vers les étoiles qui te semblent les plus belles.
Toi, qui na plus peur du vide, maintenant,
Qui a embrassé les douleurs et les déluges,
Tu sais quil ny aura jamais assez dombres
Même dans les réservoirs dabîmes.
Toi, qui regarde ton âme senflammer,
De létincelle dune tendresse infinie
Qui rattache chaque battement de cur
Comme des arcs de lumières,
Qui fait, dans les mots parsemés dabandon,
Naître des univers immenses
Alors tombe, quattends-tu?