
En chien
Adélaïde de cinq à sept
A des orgasmes de cellulose
Elle connaît les formules secrètes
Qui mènent à la métamorphose
Des échardes l'ont couronnée
C'est un naufrage en plein hiver
Ses larmes détrempent les oreillers
Et personne n'en n'a rien à faire
Elle se raccroche magnétoscope
Souvenirs de l'âge de déraison
L'année du satori pop pop,
Ses cheveux blanchissent chaque lunaison
Ses pupilles se craquèlent parce qu'elles sont en faïence
De la poussière d'ombrelle, une chienne, des crinolines
Ses pupilles se craquèlent parce qu'elles sont en faïence
L'ombre d'une Mademoiselle, en chienne et sans cyprine
Adélaïde de sept à dix
Ne sait pas quoi faire de ces heures
Le temps est flottant et il glisse
La solitude est une couleur
La honte souvent lui ceint le front
Elle porte ses affronts en diadème
Dans la case dite Situation
Elle se sent comme un vieux blasphème
Elle voudrait vivre dans une chanson
Ça lui éviterait de souffrir
Elle veut dans la prochaine saison
Son propre rôle pouvoir écrire
Ses pupilles se craquèlent parce qu'elles sont en faïence
De la poussière d'ombrelle, une chienne, des crinolines
Ses pupilles se craquèlent parce qu'elles sont en faïence
L'ombre d'une Mademoiselle, en chienne et sans cyprine
Adélaïde de dix à une
Rêve d'un amour année zéro
Elle a écopé toute l'écume
Pendant qu' son cœur est en travaux
Elle essaie de lire ses demains
Dans les entrailles de sa théière
Mais elle ne trouve, pour tout destin
Qu'un silence qui lui mord la chair
Alors elle s'invente des refrains
Comme elle se coudrait un linceul
Alors elle s'invente des refrains
Pour faire semblant de ne pas être seule
Ses pupilles se craquèlent parce qu'elles sont en faïence
De la poussière d'ombrelle, une chienne, des crinolines
Ses pupilles se craquèlent parce qu'elles sont en faïence
L'ombre d'une Mademoiselle, en chienne et sans cyprine
Writer/s: Chloé Delaume, Lafille, Éric Simonet