Mafia k'1 Fry

Rusé (La Gamberge)


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Ne crains surtout pas d'être toi-même quand certains y voient faiblesse
Garde une balle pour ton rêve, en dépit des soucis, du stress
La mort ne paye pas son homme et le cœur de la ville bat toujours
J'rassemble mes forces et poursuis, tue les fantômes de l'amour
Ghetto fait son cinéma, qui en fait la queue devant le hall
Partout y a des fous, même les plus fous sortent de taule
Dessine-moi un mot nouveau, des thèmes comme on les aime
Oublie folie, car Fleury et La Santé nous freinent
J'voulais t'offrir ma vie et même plus, chaque texte un nouvel opus
Doit-on sauver un homme parce qu'on ne pourra les sauver tous?
La vie c'est des roses, pas besoin de daille
Pour prendre des pascals
C'est plus marrant maintenant que de changer à Châtelet-Les-Halles
Dis, qui est le voyou, le boss?
Dis, qui est l'as des as?

Machination comme les machines à sous de Las Vegas
Une forte pensée pour mes potos partis trop tôt
Quand la faux te fauche, dans le journal y a pas ta photo
On est trop à partir sans prévenir et quand la mort se dessine tu décèdes
Tu peux pas revenir, éviter les cris et les pleurs pour le futur
Chaque jour les mauvaises nouvelles déforment les figures
Tu joues les durs tu finis entre quatre planches ou quatre murs
Ça c'est pour mes négros mûrs et tous les quartiers
Faut être rusé
La rue c'est rasoir, poto

Trente ans sont passés et j'mène plus la même life
J'suis encore dans ce truc mais doucement quand je drive
Moi j'recherche juste l'équilibre, et pourquoi se faire la guerre
Alors qu'il faut déjà lutter pour vivre
Et non pas poursuivre le chemin de ceux qu'ont échoué
Que mon cœur batte chaque matin, c'est mon seul souhait
Garde le sourire malgré les douleurs du quartier
Précieuse est la vie, trop courtes nos amitiés, mon frère
Je suis partout comme la haine et la misère
La rue c'est rasoir

Les potos trop tendus comme la corde du pendu, trop têtu
Entends-tu la caution qui vient du ghetto
Resserré dans l'étau, à l'étroite à la gamberge de ce mec au détroit
Tu sais compter sur tes doigts, tu veux pas de sale boulot, c'est la routine
C'est la rue, c'est "va te faire encoulo"
Cri du cœur, j'en bégaye, ça va vite
La rage partout où je vais me suit à la trace
Dans ma tête, dans mes tripes
Faut être rusé
La rue c'est rasoir

Constate, certains se contentent de dire que la fin du monde est proche
Pendant que d'autres ne cessent de se plaindre
Pourtant l'oseille mettent à gauche
Constate, l'obscurcissement du shéetâm, te bouffe, t'effleure de ses flammes
Tu te retrouves appât guidé par l'alcool, les drogues, les femmes
Ta vie c'est juste ce que t'en as toujours rêvé d'en faire
Fais-le, dis-le, aujourd'hui j'ai l'impression que c'est une faiblesse d'avoir du cœur
J'ai l'impression que trop de joies deviennent peurs devant trop de pleurs
Constate, les jours se déguisent en semaine
Les mois pour des années se prennent
Les décennies côtoient les siècles
A vingt piges j'gamberge la trentaine
Faut être rusé
La rue c'est rasoir

Tu crois que t'es tombé sur la bonne
Tu l'as à la bonne, t'es surpris comment elle donne
Pour son tarpé tu charbonnes
J'te vois tu bandes, tu bois, je l'vois pour ta bombe
T'aboies à chaque seconde quand des séries de rumeurs pleurent sur toi
Ainsi va ta vie, tu penses plus trop à tes vieux
Tu ne vis plus d'embrouilles, d'envieux qui ne cherchent qu'à te vé-cre
Le cœur creux tu crées, à ces conneries tu crois
Sois pas trop love, sois rusé
La rue c'est rasoir

Souvent dans mon cœur je ressens cette douleur intérieure
Venue d'ailleurs, elle me rappelle que mes plaies sont encore fraîches
J'attends que ça cicatrise, j'ai l'air triste
C'est seulement aujourd'hui que je réalise que sous l'emprise du mal et de l'alcool
J'respecte plus le protocole
Je regarde les petits de la tess cramer les bagnoles
L'infection s'étend facilement, tu peux prendre sept ans
Faut être très rusé car tu vivras pas plus de cent ans
La vie c'est rasoir

Mes cris, mes pensées, mes couleurs, mon bonheur
Toi, quand je t'aperçois, toi, quand on pleure
Ce que je ressens à l'intérieur
K'1 Fry du côté Mali, trop de mal à l'extérieur
J'marche, pourtant fort, la tête baissée à l'ombre
Des démarches que je rate et c'est mon cœur qui tombe
Mouso hot tesé, Ka ne ba
Molaségi, Djama
Ahé yayama m'ba sara
Djeneba
Seul, faut être rusé
La rue c'est rasoir

La rue c'est rasoir
Tu l'apprends vite à tes dépens
Dès que t'as plus de bavoir
Des bagarres
Dans une ruelle t'es arrivé au fond du tunnel
Pourtant dans un futur, une maladie comme la tumeur
Gros pour de vrai tu meurs, gros sois sincère avec toi-même
Car au fond ta vie tu l'aimes
La rue c'est rasoir
La rue c'est rasoir

Nous on dit pas ça en frimant
Du côté de chez nous, les calibres sont encore chauds et fumants
En passant lors d'une rixe tu peux te manger une balle fuyante
J'ai eu des millions de souhaits dans ma vie
Mais vu aucune étoile filante, en silence on souffre
On s'essouffle, on est friand de sensations fortes
Y a des jours où tu peux finir dans le coffre
Pour les brigands que la mort emporte
Pour les milliers de mères en pleurs
Rappelle-toi que tu pars seul gros, sans escorte
Les plus chanceux s'en sortent inchallah que ce soit dans nos cordes
La rue c'est rasoir mon pote
Sur ce morceau j'referme la porte, Mafia K'1 Fry, 9.4


Writer/s: Abdelkrim Brahmi, Manuel Coudray, Karl Da Costa, Moussa Dado, Landry Delica, Johann Duport, Jean Jacques Kodjo, Teddy Meport, Samir Salah, Hakim Sid, Saidou Zitoumbi