A mon cerveau, que je méconnais,
viennent des mots connus,
des voyelles, des consonnes, des traits d'union
et des point d'exclamation,
deux points, bien des virgules et des accents
qui, pour dire ce que j'éprouve pour toi,
ne me servent de rien, à ce que je crois,
ne me servent de rien.
Dans mon cerveau, que je méconnais,
je trouve des images sans mots
et tous ces arbres fruitiers,
que je ne vois plus depuis tant d'années,
se mettent à danser de joie;
par-dessus une mer à l'eau claire,
ils se promènent touffus et beaux,
touffus et beaux.
Dans mon cerveau, que je méconnais,
des rizières de miel ouvrent des portes
à des pleines lunes enjouées
qui, parmi des orangers et des citronniers
et des pêchers et des amandiers,
poursuivent toutes les ombres
derrière les pins et les caroubiers,
les pins et les caroubiers.
Dans mon cerveau, que je méconnais,
un grand point d'interrogation émerge;
il veut embrasser toutes les lettres
qui forment le mot "Amor".
Les lettres changent de place
et forment le mot "Roma"
et rient avec complicité,
avec complicité.
A mon cerveau, que je méconnais,
arrivent les années que nous avons vécues
ensemble, chargées, comblées de vie,
et, pleines de désir, elles font des signes
à celles qui ne sont pas encore arrivées
en leur disant: venez et regardez
combien nous allons bien,
nous allons bien.
Dans mon cerveau, que je méconnais,
les autres années que nous n'avons pas vécues
s'approchent petit à petit,
regardent cela, un peu incrédules,
et ne voient pas comment elles pourront vivre
aussi intensément que les premières
et croient qu'elles sont différentes,
qu'elles sont différentes.
A mon cerveau, que je méconnais,
comme un éclat, arrivent des fleurs
porteuses de leurs couleurs les plus nettes,
jasmins, roses et anémones,
dahlias, oeillets et camélias,
géraniums, coquelicots et lauriers-roses
et d'autres fleurs que je ne sais pas dire,
que je ne sais pas dire.
A mon cerveau, que je méconnais,
à mon corps entier, tu viens en souriant
et tu me dis "je t'aime", au même
moment où je te dis "je t'aime".
C'est un instant qui nous rend plus libres,
où tous les oiseaux du monde,
soudain, se mettent à voler,
se mettent à voler.
Después de siete años sin publicar nuevo material, Ana Belén lanza Vengo con los ojos nuevos, un álbum compuesto por once canciones originales en el que autores como Pedro Guerra, Vicky Gastelo o Víctor Manuel aportan letras centradas en la mujer, la memoria y la mirada vitalista hacia el presente. La producción corre a cargo de David San José.
A sus 94 años, Omara Portuondo publica Eternamente Omara, un nuevo trabajo discográfico en el que revisita grandes canciones del repertorio cubano acompañada por artistas como Nathy Peluso, Pablo López, Angelique Kidjo y Silvio Rodríguez, quien cantará Demasiado, tema incluido originalmente en Segunda cita (2010).