La Famille
La famille, c'est comme les oreillons
Tu te la chopes quand tu n'es qu'un lardon
Et, à huit ans, lequel de nous conteste ?
Le père, la mère, la tante et l'oncle Ernest
La famille, c'est comme leur Dieu tout-puissant
C'est inventé pour les petits n'enfants
Respect filial, c'est comme l'un manque à l'autre
T'as pas le choix, c'était premièrement l'nôtre
Heureusement, il y avait ma soeurette
Ses lèvres chaudes contre ma pauvre tête
La famille, c'est une bande de gens
Que tu n'connais ni des lèvres, ni des dents
Des magistrats qu'on t'a commis d'office
Des étrangers qui t'appellent "mon fils"
La famille, il se peut qu'il y en ait d'sympas
Tu sens alors l'envie d'ouvrir les bras
L'appel du sang ne fait rien à l'affaire
J'connais un homme qui est cent fois mon père
Heureusement, il y avait ma soeur Anne
Ses lèvres chaudes contre mon bonnet d'âne
La famille, c'est comme la société
Les lois y bouffent l'amour et l'amitié
Mon droit d'aînesse, j'l'ai laissé pour des billes
Pas eu moyen d'trouver un plat d'lentilles
La famille, la vraie, on se la choisit
C'est peut-être un chien, c'est peut-être un ami
Et c'est parfois une amour de rencontre
Une orpheline qui a ton heure à sa montre
Heureusement, tu es venue ma frangine
Tes lèvres chaudes contre ma poitrine
Heureusement, tu es venue ma p'tite soeur
Tes lèvres chaudes sont gravées dans mon coeur