La Tendresse
C'est un air de flûte la nuit
Qui s'enroule au cou des brebis
La tendresse
Un vieux bouquin parcheminé
Qu'on lit devant la cheminée
La tendresse
C'est la colombe encore vaincue
Qui fait pourtant le pied de grue
La tendresse
Ce bel oiseau blanc déployé
Quand le désir est empaillé
La tendresse
C'est quatre notes d'un piano
Qui, bêtement, font le coeur gros
La tendresse
C'est cette brute, qui, soudain
Eclate en sanglots dans ses mains
La tendresse
C'est sur le quai de cette gare
Les migrants qui cherchent un regard
De tendresse
Derrière les murs d'un lupanar
C'est ce petit ticket d'espoir
La tendresse
C'est bien moins haut que votre paradis
C'est tout au fond du ventre enfoui
La tendresse
Ca s'apprivoise comme un renard
Heure après heure, vingt ans plus tard
La tendresse
C'est ce qu'on avait en naissant
Lorsque l'on était innocent
La tendresse
C'est tout ce qui nous reste encore
Pour faire un pied de nez à la mort
La tendresse
La tendresse